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Les jeunes réfugiés et les jeunes Costaricains unissent leurs forces pour favoriser l’intégration

Dans le cadre de l’Année internationale de la jeunesse (2010-2011), l’UNHCR au Costa-Rica, en collaboration avec d’autres organisations de l’ONU, la société civile et des organes gouvernementaux, ont mis sur pied un projet nommé «Liens sans frontières: dialogue pour l’intégration des jeunes migrants, réfugiés et Costaricains» (Links without borders: dialogue for the integration of young migrants, refugees and Costa Ricans). Les objectifs de ce projet étaient d’identifier les obstacles sur le chemin de l’intégration, d’y sensibiliser les participants et d’appuyer les initiatives que les jeunes mettent en place pour surmonter ces obstacles. Plus de 400 jeunes personnes venues de 13 pays différents ont participé à des groupes de discussion ainsi qu’à une conférence nationale de trois jours.

Malheureusement, les jeunes Costaricains, et plus encore les réfugiés et les migrants, sont associés à des attitudes et des comportements caractérisés par la rébellion, la toxicomanie et la criminalité. Toutefois, le projet «Liens sans frontière» a permis de confirmer sans ambiguïté que les jeunes réfugiés sont avant tout comme les autres personnes de leur âge : ils partagent les mêmes rêves et ont besoin d’amis, de développer un sentiment d’appartenance, d’opportunités leur permettant de se réaliser pleinement et de divertissement. En tant que jeunes, ils ont soif de découvrir le monde et de devenir indépendants, d’être pris au sérieux comme des personnes qui ne sont pas seulement l’avenir de la société mais aussi son présent. Les participants au projet, qui constituent le «Réseau des jeunes personnes sans frontières», ont identifié les obstacles suivants sur le chemin de l’intégration:

  • discrimination et suspicion à l’encontre des nationalités catégorisées comme «autres» (renforçant la perception habituelle des jeunes en tant que population problématique).
  • accès inégal à l’éducation, en particulier à l’éducation technique et supérieure, et à un nombre limité d’initiatives et de programmes encourageant les échanges culturels au sein de l’environnement éducatif
  • difficultés à obtenir des documents qui confirment leur statut migratoire et protègent leurs droits: la documentation est coûteuse et les procédures sont longues et inefficaces
  • accès limité aux services de santé, dont les services de santé mentale, sexuelle et reproductive, et attitudes xénophobes parmi les fonctionnaires de la santé publique
  • difficultés à obtenir un emploi; les jeunes personnes ont du mal à trouver un emploi décent, et les jeunes réfugiés encore plus car il leur est difficile de prouver leurs qualifications et qu’ils subissent parfois la xénophobie des employeurs
  • difficultés à obtenir un crédit bancaire – par exemple, pour établir une entreprise – et accès inégal aux programmes sociaux et aux programmes de crédit ou de subvention pour les individus vulnérables.

 

Une année seulement après son établissement, le Réseau des jeunes personnes sans frontières avait déjà entrepris un certain nombre d’activités de sensibilisation et d’intégration, dont les suivantes:

  • participation à des événements et festivals universitaires, avec stand d’informations, vidéos et ateliers
  • diffusion de messages sur l’intégration à la radio et sur les médias sociaux
  • théâtre et spectacles de rue à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés
  • participation à des événements nationaux destinés aux jeunes personnes, tels que la première Conférence nationale de la Jeunesse
  • activités de sensibilisation auprès de plus de 200 fonctionnaires travaillant dans le domaine de la migration
  • participation active aux tribunes et réseaux nationaux, y compris en étant le premier groupe de jeunes à adhérer au Réseau national des organisations civiles de la migration.

 

Comme le dit elle-même une jeune réfugiée: « Je me suis longtemps sentie perdue ici. … [aujourd’hui] j’ai trouvé des amis, des compagnons, un appui, de la solidarité et plein de gens différents qui font partie de ma vie…» Ainsi peut changer la vie des jeunes personnes qui trouvent un moyen de faire entendre leur voix, de participer à une solution et de canaliser leurs énergies de manière constructive.

 

Valentina Duque Echeverri (duquev@unhcr.org) travaille sur les solutions durables avec l’UNHCR au Costa Rica. Elle s’exprime ici à titre personnel.

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