Etats fragiles

Sortie prévue avril/mai 2013

Date limite pour la soumission des articles : 7 janvier 2013

L’association des conflits et de ce qui est connu sous le nom de « fragilité de l’État » est l’un des moteurs majeurs du déplacement forcé dans le monde. C’est sur l’État que le système international fait reposer la responsabilité première du bien-être et des droits des citoyens ainsi que de toute autre personne se trouvant à l’intérieur de ses frontières. Cependant, lorsque l’État lui-même se trouve pris dans un conflit interne, qu’il manque d’autorité, de stabilité, de capacités et de systèmes de gouvernance, ou qu’il manque de légitimité, ou de toute une combinaison de ces facteurs, le bien-être et les droits des personnes déplacées peuvent se trouver sévèrement compromis. Très peu de ce qui a été écrit sur les « États fragiles », ne traite cependant de manière explicite de la migration forcée.

L’une des définitions de la fragilité des États souligne la « susceptibilité aux crises » souvent attribuée à la mauvaise gouvernance et/ou à une violence prolongée comme facteur d’affaiblissement des fonctions de l’État. Les connotations négatives associées au terme « État fragile » sont rejetées par certains États, alors que d’autres l’adoptent  avec enthousiasme dès le moment qu’il permet de générer des ressources supplémentaires. En effet, un pourcentage croissant de l’aide provenant des principaux donateurs est  réservé aux États « fragiles » touchés par un conflit, soit parce qu’ils sont perçus comme susceptibles d’offrir un sanctuaire à des fondamentalistes religieux ou des éléments criminels, ou par peur d’une propagation au niveau régional des conflits et des déplacements qui les accompagnent et que ces États fragiles ne semblent pas être à même de résoudre seuls. 

Le conflit en tant que  cause de déplacement correspond souvent à une fragilité de l’État, qu’il s’agisse d’un symptôme ou d’une cause de fragilité, par exemple lorsque la faillite de l’autorité ou de la légitimité entraine l’émergence d’une violence organisée conséquente, qui à son tour peut être aggravée par la faillite de l’État à protéger ses citoyens. Ces facteurs ou les réactions qu’ils provoquent de la part d’autres États, tendent souvent à précipiter une migration forcée à grande échelle, à la fois de PDI et de réfugiés qui cherchent à se protéger des persécutions.

La fragilité de l’État peut également jouer un rôle significatif en produisant une migration forcée relative à des catastrophes naturelles ou des crises environnementales, dans la mesure où les échecs en matière de gouvernance ont un effet sur  la vulnérabilité des populations et leur capacité à s’adapter et résister.

La réponse face à la « fragilité » est devenue un élément de plus en plus important dans la politique internationale et les interventions humanitaires, et aussi dans la planification du développement. Les institutions économiques et politiques mondiales, en particulier, ont identifié les États fragiles comme cibles critiques justifiant la mobilisation de certains types particuliers d’assistance  - une assistance dont l’objectif est le « renforcement » de l’États – dans le but de trouver une solution aux problèmes posés par leur légitimité et celle des services qu’ils fournissent, notamment aux personnes déplacées.

Les rédacteurs en chef de RMF recherchent des articles s’appuyant sur une expérience pratique et reflétant toute une gamme d’opinions diverses centrées sur des situations de déplacement forcé, et qui tentent de répondre à des questions comme celles-ci :

  • Quelles sont les relations entre fragilité de l’État et déplacement ?
  • Dans quelle mesure la migration forcée contribue-t-elle à la fragilité de l’État, à l’intérieur de certains États particuliers, ou par rapport à l’ensemble d’une région ?
  • Quels sont les aspects de la fragilité de l’État les plus susceptibles d’aboutir à des déplacements forcés ?
  • En quoi des concepts comme ceux de migration de survie et migration de crise qui émergent actuellement, peuvent-ils faciliter la réflexion concernant ceux qui fuient des États fragiles ?
  • Dans quelle mesure une gouvernance faible constitue-t-elle un facteur déterminant dans le cas d’un déplacement motivé par un problème environnemental ?
  • Quelles difficultés particulières la migration forcée pose-t-elle aux processus de « renforcement de l’État » et de reconstruction post-conflictuelle ?
  • Le « renforcement de l’État » ou la tentative de réduire la fragilité de l’État sont-ils des facteurs susceptibles d’améliorer la protection des personnes déplacées ? Est-il possible de renforcer la capacité de l’État comme moyen de résoudre les questions de déplacement ?
  • En ce qui concerne les États fragiles, quelles sont les stratégies d’assistance, efficaces ou inefficaces, qui permettent de répondre aux besoins des personnes déplacées ou de contribuer à la mise en place de solutions durables pour les réfugiés et les PDI ?
  • Est-il possible de demander à des États fragiles de rendre des comptes par rapport à leurs obligations envers les personnes déplacées ?
  • Comment les personnes déplacées peuvent-elles revendiquer leurs droits lorsque l’État auprès duquel elles devraient pouvoir le faire est « fragile » ? Et quel rôle la communauté internationale joue-t-elle dans ce domaine ?
  • En quoi le fait de provenir d’un État fragile peut-il avoir un effet sur les chances qu’ont les réfugiés d’obtenir l’asile ou de trouver une solution durable à leur déplacement ?
  • La définition en vigueur de ce qu’est un réfugié et les cadres normatifs existants  couvrent-ils adéquatement les personnes qui fuient des États fragiles ?
  • De quelle manière la communauté internationale devrait-elle ajuster ses attitudes et ses pratiques à l’égard des personnes déplacées se trouvant à l’intérieur d’États fragiles ou provenant d’États fragiles?
  • Existe-t-il des questions ou des stratégies particulières liées au sexe ou à l’âge dont il conviendrait de tenir compte dans le cadre des interventions destinées à répondre aux besoins de personnes déplacées à l’intérieur d’États fragiles ou provenant d’États fragiles ?
  • Quels sont les rôles que les PDI et les réfugiés jouent effectivement ou pourraient jouer par rapport au sort de leurs compatriotes restés à l’intérieur d’États fragiles ?

 

Date limite pour la soumission des articles : 7 janvier 2013

Nous souhaitons tout particulièrement pouvoir publier des articles reflétant l’expérience et les connaissances de communautés et d’individus directement concernés par ces questions.

Longueur maximum : 2,500 mots.

Veuillez garder à l’esprit  que l’espace est précieux dans RMF et que les articles publiés sont habituellement plus courts que cette longueur maximum. Votre article, s’il est accepté, est susceptible d’être raccourci, mais bien entendu nous vous consulterons concernant toutes modifications éditoriales.

erci d’écrire aux rédacteurs en chef  de RMF à fmr@qeh.ox.ac.uk,  si contribuer à ce numéro vous intéresse ou si vous pouvez nous mettre en contact avec des collègues ou des représentants de communautés susceptibles de vouloir le faire.  Ecrivez-nous aussi si vous connaissez des réfugiés ou des personnes déplacées qui pourraient être tentés d’écrire; nous sommes prêts à travailler individuellement avec les auteurs pour les guider dans la rédaction  de leur article.

Si vous envisagez d’écrire un article, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Guide d’écriture disponible sur : www.fmreview.org/fr/ecrire-pour-rmf