Etre jeune et pas à sa place

Dernier délai pour la soumission d’articles : le 21 novembre 2011

Etre déplacé implique non seulement un changement physique de lieu mais aussi la dislocation de nombreux aspects de la vie. Les familles sont séparées, les relations sociales sont détruites, l’éducation est interrompue, et l’accès aux lieux de culte, aux terres consacrées et aux autre endroits sociaux familiers n’est plus possible. Mais la vie continue, et qu’elle se trouve dans un camp ou dans un environnement urbain inconnu, une personne forcée au déplacement doit trouver des moyens pour re-créer ce qui a été perdu ou pour trouver des substituts.

Vivre une telle expérience varie selon les différents groupes d’âge. Les jeunes – et dans ce contexte nous comprenons par jeunes le tout début de l’adolescence jusqu’à la fin de la vingtaine – peuvent avoir une sensibilité particulière aux différents stress dus à la dislocation physique et sociale, à une période de leur vie où ils sont confrontés à des changements importants, des rites de passage, et à l’établissement de relations adultes.

Les sociétés auxquelles ces jeunes appartiennent et dont ils dépendent n’existent peut-être plus ou n’ont plus de sens pour eux. Les communautés locales ou ‘hôtes’ sont souvent mal préparées à aider les jeunes à faire face à cette réalité. Les camps et les centres collectifs créent des opportunités propices à des comportements nuisibles ou d’exploitation dont les jeunes peuvent être les victimes ou les auteurs, et sont de piètres substituts à un environnement social normal. En outre, la traite humaine est un phénomène qui touche les jeunes de manière disproportionnée, et ils sont nombreux à se trouver dans une situation d’asservissement ou à subir des sévices sexuels.

Les réponses extérieures face aux besoins et aux droits des personnes déplacées tiennent rarement compte des besoins sociaux des jeunes à cette étape de leur vie.  Les services d’alimentation, d’abris, d’eau, d’assainissement et de santé ainsi que les programmes destinés à générer des revenus s’occupent de nécessités physiques essentielles, mais c’est aux jeunes eux-mêmes et au substitut de communauté qui les entoure qu’incombent de satisfaire leurs autres besoins, et si possible, de les aider à trouver comment devenir adulte socialement.

Les éditeurs de RMF recherchent des articles s’appuyant sur la pratique et reflétant toute un éventail d’opinions diverses, centrés sur des situations de déplacement forcé et qui tentent de répondre à des questions comme celles-ci :

  • Comment le déplacement affecte-t-il les relations intergénérationnelles traditionnelles et le parrainage social ?
  • Quels substituts les jeunes en déplacement trouvent-ils pour remplacer des normes sociales comme les rites de passage vers l’âge adulte, et en quoi ces substituts affectent-ils leurs stratégies de vie ?
  • De quelle manière le déplacement affecte-t-il l’apprentissage des normes sociales et collectives des jeunes ?
  • Quelles opportunités le déplacement propose-t-il aux jeunes pour renégocier les normes et les relations de pouvoir ?
  • Quels sont les effets du déplacement sur la capacité et l’opportunité de se marier et d'avoir des enfants ?
  • En quoi les mœurs sexuelles sont-elles transformées par les perturbations résultant du déplacement ?
  • De tels changements sociaux modifient-ils l’attitude des jeune face aux  principales ‘solutions’ du déplacement (retour, intégration et réinstallation) ?
  • Dans quelle mesure les normes sociales des ‘communautés hôtes’ ont-elles de l’emprise sur les jeunes, et avec quels résultats pour les jeunes et leurs communautés d’origine ?
  • Quel est l’effet de la vie de camp sur le comportement des jeunes ? En quoi les stratégies de gestion de camps pourraient-elles être plus sensibles à leurs besoins et plus soucieuses de les remplir ?
  • Les effets du déplacement sont-ils plus sévères sur les jeunes provenant d’un contexte rural que sur ceux provenant d’un contexte urbain, et de quelle manière ?
  • A mesure que le déplacement se prolonge, les difficultés auxquelles les  jeunes doivent faire face évoluent-elles alors qu’ils grandissent, deviennent adultes et continuent à vivre dans un vide qui s’étend mais reste temporaire loin de ‘chez eux’ ?
  • Quelles sont les différences liées au genre dans la manière dont les jeunes assument  ou subissent le déplacement ?
  • En quoi des programmes d’assistance et de protection peuvent-ils être utiles et aider les jeunes à faire face à la perturbation sociale liée au déplacement ?

 

Dernier délai pour la soumission d’articles : le 21 novembre 2011

Longueur maximum: 2,500 mots.

Nous aimerions tout particulièrement pouvoir refléter l’expérience et les connaissances de communautés et d’individus directement affectés par ces questions.

Merci d’écrire aux éditeurs de RMF à fmr@qeh.ox.ac.uk si vous souhaitez écrire un article ou si vous connaissez des collègues ou des représentants de communautés susceptibles de vouloir le faire ou si vous avez la possibilité de nous mettre en contact avec des jeunes déplacés qui pourraient avoir envie d’écrire, n’hésitez pas à nous joindre par mail ; nous sommes ravis de travailler individuellement avec les auteurs pour les aider à élaborer leur article.

Si vous envisager d’écrire un article, nous vous invitons à prendre connaissance de notre écrire pour RMF.