Aux États-Unis, les attitudes envers les personnes LGBT et les questions s’y rapportant progressent rapidement. Les entraves à l’égalité de traitement et à l’égalité des chances disparaissent peu à peu. L’acceptation des droits LGBT en tant que droits universels gagne du terrain. Si encore beaucoup de travail reste à accomplir, les choses évoluent enfin dans le bon sens.
Les personnes LGBTI réfugiées et demandeuses d’asile (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) font face à une multitude de menaces, de risques et de vulnérabilités à toutes les étapes du cycle de déplacement. Il est primordial de mieux sensibiliser le personnel de l’ONU, les partenaires, les autorités nationales et les responsables, aux problèmes de protection propres aux personnes LGBTI, mais aussi à la jurisprudence et aux directives qui sont à leur disposition.
De nombreux migrants forcés LGBT souffrent de séquelles psychologiques graves et parfois incapacitantes. Les prestataires de santé mentale peuvent contribuer à la documentation des impacts des persécutions anti-LGBT tant sur le plan psychologique que sur la capacité des personnes concernées à obtenir le statut de réfugié.
La discrimination, le harcèlement verbal et physique et la violence sexuelle poursuivent les personnes LGBTI qui franchissent la frontière thaïlandaise pour se réfugier dans les camps.
Un certain nombre de développements positifs ont eu lieu au cours des deux dernières décennies qui ont contribué à créer une certaine protection et un soutien communautaires au Canada. – mais des changements législatifs récents risquent de mettre en danger l’équité et la justice envers les demandeurs d’asile LGBT.
De récentes recherches ont révélé que les pays d’ECO ont beaucoup de retard sur le reste de l’Europe relativement à leur approche des demandeurs et demandeuses d’asile LGBTI. Le faible degré de sensibilisation, le manque de directives et une certaine hostilité culturelle sont autant d’entraves au traitement équitable des demandeurs d’asile.
Les minorités sexuelles quittent leur lieu de résidence pour toute une variété de raisons, mais bien souvent leur départ se doit à des violences fondées sur leur identité ainsi qu’à des discriminations et au harcèlement qu’elles subissent de la part des acteurs étatiques, de leur famille et de leur communauté. Bien qu’il n’existe pas d’instrument légal international destiné à protéger spécifiquement les droits humains des individus LGBTI, au cours des dernières années les organes juridiques internationaux ont interprété les dispositions fondamentales en matière de protection des droits humains comme s’appliquant aux populations LGBTI.
Le Brésil présente une longue tradition de fournir un abri et une assistance aux personnes persécutées pour des raisons politiques, raciales et sociales. Suite à la publication des directives de l’UNHCR relatives à la définition d’un groupe social en tant que groupe cohésif et vulnérable dont les membres partagent les mêmes caractéristiques identitaires, le Comité national du Brésil pour les réfugiés (CONARE[i]) a établi que les minorités sexuelles devraient être considérées comme un groupe social aux fins de l’application de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et du droit brésilien des réfugiés.[ii]
La version amendée de la Directive de qualification, adoptée en 2011, témoigne de nouveaux progrès en faveur des droits des demandeurs LGBTI en mentionnant explicitement l’identité de genre comme cause de persécution aux côtés de l’orientation sexuelle.
Auparavant, le gouvernement du Royaume-Uni n’offrait aucune directive, ni aucune formation, aux personnes chargées de statuer sur les demandes d’asile relatives à l’orientation sexuelle. Ce n’est qu’en 2010, suite à une combinaison de pressions judiciaires, politiques et de la société civile, que des directives politiques spécifiques ont été publiées, grâce auxquelles d’importants progrès ont pu être réalisés.
Par bien des aspects le processus d’asile au Royaume-Uni (RU) peut prêter à confusion, s’avérer traumatique et laisser un sentiment d’impuissance aux demandeuses d’asile lesbiennes. Des recherches récentes examinent les impacts de ce processus sur ce qu’elles vivent, leur identité et leur bien-être.
Sur le plan juridique, la situation pour les demandeurs d’asile gays et lesbiens au Royaume-Uni s’est considérablement améliorée ces dernières années. Cependant, des obstacles importants perdurent.
Deux demandes récentes d’asile qui ont abouti semblent suggérer que la République de Corée serait prête à devenir à l’avenir un important pays d’asile pour les personnes qui font face à des persécutions dues à leur orientation sexuelle.
Pour évaluer le bien-fondé des craintes de persécution des demandeurs d’asiles lesbiens, gays et bisexuels (LGB), il est souvent nécessaire de recourir à des Informations sur le Pays d’Origine concernant spécifiquement la situation des personnes LGB dans le pays d’origine. Toutefois, les informations sur les populations LGB dans les pays où le fait d’être LGB est criminalisé sont souvent difficiles à obtenir et restent fréquemment du domaine de l’anecdote. Les comptes-rendus directs émanant de personnes LGB elles-mêmes sont rares.
Démontrer que l’on court le risque d’être persécuté peut s’avérer un véritable défi pour tous les demandeurs d’asile, mais c’est peut-être encore plus difficile pour les demandeurs transgenres.
De plus en plus de personnes du Kosovo cherchent asile dans d’autres pays européens au motif qu’elles sont persécutées du fait de leur orientation sexuelle. Les États qui étudient ces demandes doivent regarder au-delà de la Constitution apparemment progressiste du Kosovo, et tenir compte de la réalité plutôt différente du terrain.
Les réfugié(e)s gays, lesbiennes, bisexuel(le)s, transgenres et intersexes (LGBTI) rencontrent une multitude d’obstacles dans le contexte de la réinstallation. Toutefois, certaines initiatives pratiques peuvent rendre cette expérience plus humaine: création d’un espace accueillant, assurance de confidentialité, formation du personnel, fourniture de ressources cruciales et inclusion sur le lieu de travail.
Les agences qui travaillent à la réinstallation des réfugiés aux USA consacrent davantage d’attention et d’efforts à l’assistance aux réfugiés et demandeurs d’asile LGBT, et des pratiques exemplaires commencent à émerger.
Alors que les États ont de plus en plus recours à la détention comme moyen pour contrôler les flux migratoires, les migrants appartenant à des minorités sexuelles se retrouvent dans des lieux de détention dans lesquels ils risquent de subir de multiples atteintes à leurs droits humains.
Les USA ont pris des mesures positives pour améliorer le traitement des demandeurs d’asile gays et transgenres dans les centres de détention des immigrants, mais dans quatre domaines-clés des améliorations pourraient encore être faites.
L’expression d’une orientation sexuelle et d’une identité de genre non conformes, dépend des opportunités sociales, légales, culturelles et politiques qui fournissent un espace d’exploration et favorisent l’émergence de nouvelles identités. La protection des personnes dépendra également de ces mêmes opportunités.
Malgré un environnement pour le moins difficile, un programme d’assistance aux réfugiés LGBTI de Nairobi illustre quelques exemples de bonnes pratiques qui pourraient être reproduites dans d’autres contextes urbains.
Les agences doivent être conscientes des besoins particuliers des victimes de catastrophes LGBTI afin de renforcer leur protection et de minimiser les conséquences néfastes non intentionnelles que les efforts de secours pourraient avoir à leur égard.
Pour les travailleurs humanitaires LGBT ou leurs responsables, il est difficile de savoir si le personnel LGBT sera en sécurité, et bien intégré, lors de missions dans certains pays.
Dans la mesure où les questions relatives à l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont un domaine qui leur est relativement nouveau, les financeurs voient s’offrir à eux une opportunité d’exercer une influence stratégique sur le développement de politiques et de pratiques améliorées.