Pensons plus loin: transition, déplacement et solutions

A paraître en décembre 2015

Date limite de soumission des articles : lundi 7 septembre 2015

La durée moyenne du déplacement n’a cessé d’augmenter au point d’atteindre près de 20 ans aujourd’hui. Les défis qui apparaissent lorsque les personnes sont forcées de fuir de chez elles pour une durée indéterminée, mais plus encore lorsque leur déplacement devient prolongé, ne sont pas de nature exclusivement humanitaire ni exclusivement développementale. Ces défis ne concernent pas uniquement les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées de l’intérieur, mais aussi les communautés touchées par le déplacement en général, dont les sociétés d’accueil et les pays d’accueil, les communautés d’origine et les éventuelles zones de retour et, enfin, les personnes travaillant à leurs côtés. De plus, on sait depuis longtemps qu’il est nécessaire de lier les activités humanitaires aux activités de développement dès l’apparition d’une situation d’urgence afin d’influencer les résultats mais aussi d’obtenir des résultats aussi bien immédiatement qu’à long terme.

L’aspiration à surmonter cet ensemble de défis sous-tend un grand nombre des initiatives entreprises par la communauté humanitaire au cours des dernières décennies. Certains des débats les plus anciens qui animent la communauté humanitaire sont particulièrement pertinents dans le cas des situations de déplacement : le « continuum » secours-développement ainsi que la prise en compte de « l’écart » qui sépare les activités de secours et de développement ; la nature unique ou multiple du mandat des organisations ; la séparation des flux de financement destinés aux urgences humanitaires et au développement ; le fait que le déplacement ne compte toujours pas parmi les grandes priorités du programme de développement ou des plans et des programmes nationaux de développement ; la recherche de solutions à long terme pour les déplacements prolongés ; les limitations des trois solutions durables reconnues ; l’exploration de concepts tels que la vulnérabilité, la résilience, l’autonomie et la dépendance ; les désaccords concernant l’apport de solutions humanitaires aux problèmes de développement ; et le concept du relèvement rapide.

Même si, au fil des années, nous avons parfois trouvé des solutions partielles, tiré des enseignements et révisé nos formulations, les problématiques restent principalement insondables. Depuis peu, ces problématiques occupent de nouveau le devant de la scène car l’année 2015 marque la transition des Objectifs du Millénaire pour le développement aux Objectifs de développement durable et à l’Initiative de solutions intérimaires, recadrée en 2014 sous le nom de la ‘Solutions Alliance’[i], afin de répondre à la question des déplacements prolongés. 

Les rédacteurs en chef de RMF envisagent de produire un numéro composé d’articles analytiques, basés sur l’expérience ou axés sur les politiques, qui refléteraient un grand éventail d’opinions et de perspectives relativement aux situations de déplacement forcé et qui répondraient à certaines des questions suivantes :

  • Quels liens potentiels pourrait-on établir entre les programmes humanitaires et de développement afin de trouver des solutions aux déplacements ? Existe-t-il des exemples concrets de situations où de tels liens ont été envisagés et établis dans le cas de déplacements prolongés ?
  • Quels sont les impacts potentiels (favorables ou défavorables) du déplacement sur le développement ?
  • Quelle est la place du déplacement dans le programme de développement ? Quels sont les réponses développementales potentielles au déplacement ?
  • Si les acteurs du développement étaient plus impliqués dans la recherche de solutions aux déplacements, cela permettrait-il d’émousser les résistances à l’accueil des personnes déplacées ?
  • Comment les personnes les plus directement touchées par le déplacement (réfugiés, PDI et rapatriés) peuvent-elles participer le plus activement aux débats et aux initiatives ?
  • Qu’avons-nous appris des initiatives précédentes et comment ces enseignements peuvent-ils éclairer la dernière initiative (l’initiative Solutions Alliance) ?
  • Quelles modalités juridiques ou réglementaires seraient adaptées pour accompagner la transition de l’assistance humanitaire à la mise en œuvre de solutions viables et durables pour les personnes déplacées ? Et quelles modalités institutionnelles seraient adaptées (sociales, culturelles, économiques, politiques et managériales) ?
  • Comment pouvons-nous trouver des moyens de surmonter les conditionnalités politiques qui entravent les solutions au déplacement dans les pays de refuge ou dans les pays d’origine ?
  • Dans quelle mesure les questions de déplacement sont-elles traitées efficacement par les plans nationaux de développement ? Quel rôle jouent les autorités nationales ?
  • Comment et dans quelle mesure les fonds bilatéraux et les banques de développement facilitent-ils ou compliquent-ils les initiatives en faveur de la transition de l’humanitaire au développement dans les situations de déplacement ?
  • Le secteur privé a-t-il un rôle à jouer ? Existe-t-il d’autres acteurs (moins traditionnels) dont nous pourrions considérer la participation ?
  • Dans ce contexte, comment pouvons-nous protéger les besoins et les droits, notamment des personnes les plus vulnérables ?
  • Existe-t-il des variantes des trois « solutions durables » traditionnelles, ou des alternatives à ces solutions, qui seraient plus propices à résoudre de manière équitable les déplacements prolongés ? Quels sont les risques et les avantages de ces alternatives ?
  • Comment suivre, mesurer ou analyser au mieux les solutions aux déplacements ? Comment pouvons-nous savoir qu’une situation de déplacement a été solutionnée ?
  • Existe-t-il des exemples de solutions transitoires ou durables efficaces dont nous pouvons tirer des enseignements ? Quelles sont les principales conditions et les principaux facteurs du succès des solutions apportées au déplacement ?
  • La recherche de nouvelles modalités pose-t-elle des risques aux modalités actuelles, même si ces dernières sont insatisfaisantes ?

Bien que nous recherchions des exemples de bonnes pratiques reproductibles et d’expériences positives ainsi que des analyses solides des questions en jeu, nous exhortons également les auteurs à aborder les difficultés et les échecs : ce qui ne fonctionne pas bien/n’a pas bien fonctionné, et pourquoi.

Nous avons particulièrement à cœur de refléter les expériences et les connaissances des communautés et des individus touchés directement par les problématiques soulevées.

Longueur maximale : 2 500 mots.

Veuillez noter que l’espace est toujours très précieux dans RMF, si bien que les articles publiés sont généralement plus courts que cette longueur maximale. Si votre article est accepté, il est possible qu’il soit condensé avant d’être publié, mais nous vous consulterons avant de confirmer toute modification.

Date limite de soumission des articles : 7 septembre 2015

Veuillez écrire aux rédacteurs en chef à fmr@qeh.ox.ac.uk si vous désirez contribuer ou si vous souhaitez suggérer le nom de collègues ou de représentants de communautés qui pourraient être disposés à apporter leur contribution. Si vous êtes en mesure de nous mettre en relation avec des personnes déplacées qui pourraient être intéressées par l’écriture d’un article, veuillez nous envoyer un e-mail ; nous serons heureux de travailler avec ces personnes pour les aider à rédiger un article complet car nous avons à cœur de promouvoir leurs perspectives dans notre magazine.

Si vous envisagez d’écrire un article, nous vous serions reconnaissants de prendre connaissance de nos directives à l’attention des auteurs : www.fmreview.org/writing-fmr. Nous rappelons aux auteurs que RMF souhaite inclure des articles adoptant une approche ou une analyse basée sur le genre.