De passage en Grèce

La volonté de quitter la Grèce et de se rendre dans d’autres pays européens est plutôt évidente parmi les réfugiés et les migrants.

Jusqu’à l’ouverture partielle des frontières via les Balkans au cours de l’été 2015, Patras (troisième ville et port de Grèce) constituait le principal port de transit pour les migrants clandestins qui se rendaient en Italie et dans le reste de l’Europe. En 2011, le déplacement du port dans la partie sud de la ville a poussé des centaines de réfugiés et de migrants à s’installer dans une zone industrielle abandonnée juste en face du nouveau port. Ces usines vides face au port sont principalement habitées par des Afghans et des Soudanais qui attendent une occasion pour se glisser sous un camion et embarquer sur un ferry à destination de l’Italie.

Parmi les nouveaux arrivants, la plupart (principalement de nationalité afghane) choisissent de ne pas déposer de demande d’asile. Leur unique espoir est de quitter illégalement le pays avant la date d’expiration de leurs papiers, valides pendant trente jours, sans laisser aucune trace (ni d’empreintes digitales). Une fois ce délai écoulé, ils se retrouveraient en situation illégale et risqueraient d’être mis en détention.

Selon le système d’asile grec, différentes procédures s’appliquent en fonction de la nationalité du demandeur et de la période au cours de laquelle la demande d’asile a été déposée. Depuis décembre 2014, les Syriens ont pu bénéficier d’une procédure d’examen accélérée qui leur permet d’obtenir une réponse le jour même. Bien entendu, ce système engendre le ressentiment parmi les personnes cherchant à obtenir l’asile.

La volonté de quitter la Grèce et de se rendre dans d’autres pays européens est plutôt évidente parmi les réfugiés et les migrants. Qu’il s’agisse de personnes arrivées récemment, en attente d’une réponse pour une demande d’asile soumise il y a quelque temps, exposées au risque de la détention ou encore tombées dans la clandestinité et donc incapables de quitter le pays légalement, une chose les unit toutes : le désir ardent de quitter la Grèce.

 

Marco Mogiani 584186@soas.ac.uk

Étudiant en doctorat, SOAS, Université de Londres www.soas.ac.uk

 

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