À l’heure où plus de 65 millions de personnes sont déplacées contre leur gré dans le monde entier, l’Amérique latine et les Caraïbes offrent des exemples de bonnes pratiques dans une région qui continue à respecter son engagement, pris il y a longtemps déjà, de protéger les personnes dans le besoin.
Au moment où le Mexique devient un pays majeur de destination comme de transit pour les personnes déplacées par la violence dans le Triangle du nord de l’Amérique centrale, le gouvernement mexicain doit procéder de toute urgence à des améliorations dans le système et les procédures d’asile s’il entend les adapter à la situation.
Au Mexique, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme sont victimes d’attaques visant à réduire au silence toute éventuelle critique. Un grand nombre d’entre eux sont forcés de fuir ou risquent d’être assassinés. Les conséquences sont personnelles mais ont également une signification sociale plus large.
Au Mexique, les abris gérés par des locaux le long des routes migratoires apportent un répit et un appui particulièrement bienvenus. Face aux violences, au resserrement des politiques migratoires et aux obstacles du quotidien, les personnes travaillant au refuge La 72 s’efforcent de respecter la dignité des personnes tout en assurant leur sécurité.
Face à un arrière-plan de violence permanente au Mexique, les schémas traditionnels de migration dans le corridor nord-américain sont en cours de reconfiguration.
L’impact de la violence se fait sentir au quotidien dans le Triangle du nord de l’Amérique centrale et constitue un moteur majeur de déplacement, et sa nature même nuit à l’identification et à l’accès aux personnes qui ont besoin de protection. Le Honduras sert maintenant d’étude de cas dans le processus du Cadre d’action globale pour les réfugiés (CRRF), ce qui représente une opportunité pour tirer des enseignements à partir de ce qui est fait, ou n’est pas fait, dans l’un des pays les plus touchés de la région.
Des entretiens avec ceux qui ont fui la violence en Amérique centrale révèlent les influences qui ont motivé leur prise de décision avant et pendant la fuite.
Dans un monde plus connecté que jamais, de nombreux réfugiés ne parviennent pas à obtenir des informations ni à communiquer lorsqu’ils en ont le plus besoin. Paradoxalement, le fait d’avoir un téléphone ou de se connecter à Internet peut les mettre en danger s’ils ne prennent pas de mesures de sécurité.
Alors que l’attention internationale se porte principalement sur les voyages périlleux des réfugiés et des migrants qui traversent la mer Méditerranée, tant les médias que la communauté humanitaire internationale négligent l’un des itinéraires migratoires les plus mortels au monde : la barrière de Darién.
De plus en plus de jeunes fuient le Salvador ; l’un des pays les plus violents au monde, et font le voyage non accompagnés jusqu’à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Des centres d’accueil ont été créés au Salvador pour tenter d’améliorer les conditions dans les quartiers et encourager les jeunes à y rester.
L’Église catholique met en place différentes initiatives pour aider les personnes fuyant la violence dans le Triangle du nord de l’Amérique centrale.
La Colombie dispose d’un arsenal législatif sophistiqué et d’une vaste expérience en ce qui concerne l’élaboration de politiques relatives aux personnes déplacées de force. Néanmoins, de nombreux obstacles continuent d’entraver la recherche de solutions permanentes au déplacement.
Après plus de cinq décennies de conflit armé interne, en novembre 2016 le gouvernement colombien a signé un accord de paix avec les FARC-EP. Cela signifie-t-il que les Colombiens qui ont été forcés de quitter le pays doivent commencer à rentrer ?
Un grand nombre d’enfants et adolescents enrôlés dans le conflit armé colombien sont aujourd’hui en cours de démobilisation. Les enseignements tirés du précédent processus de paix de 2003-08 pourraient s’avérer utiles pour éclairer le processus actuel de justice transitionnelle, notamment en ce qui concerne la réintégration des mineurs anciens combattants dans la vie civile et les moyens d’éviter qu’ils soient de nouveau déplacés ou cooptés par les groupes armés.
La signature de l’accord de paix en Colombie n’a pas mis fin à la violence et aux déplacements
Alors qu’en Colombie, le processus officiel visant à restituer les terres arrive à mi-chemin, des questions se posent quant aux raisons pour lesquelles le nombre de demandes est si loin des chiffres anticipés.
Les peuples autochtones constituent souvent l’un des groupes les plus vulnérables parmi la population des personnes déplacées de l’intérieur en Colombie, et il est d’autant plus difficile de leur apporter protection et assistance que leur culture et leurs besoins sont trop peu compris.
Plus de vingt ans après la fin de la guerre civile, le Guatemala connait à nouveau une flambée de déplacements internes. Les causes en sont multiples et exigent qu’on y prête attention.
L’introduction par le Pérou d’un nouveau permis de travailler et d’étudier réservé aux Vénézuéliens qui fuient la violence dans leur pays mérite d’être louée – mais il ne fournit qu’une forme de protection temporaire limitée.
Des progrès considérables ont été accomplis depuis 2014 en vue d’éradiquer l’apatridie en Amérique latine et dans les Caraïbes, mais il reste encore beaucoup à faire si cette région veut réellement être la première au monde à éradiquer l’apatridie.
Les pays sud-américains ouvrent de plus en plus leurs portes à la réinstallation de réfugiés hors région. L’une des initiatives les plus visibles parmi celles-ci a été la réinstallation de réfugiés palestiniens au Chili et au Brésil en 2007 et 2008.
Le Brésil doit améliorer l’accueil et l’intégration des Vénézuéliens en fuite.
Les programmes de réinstallation brésiliens ont été salués pour leur capacité à démontrer l’engagement du pays en faveur de la protection des réfugiés, même si le nombre de personnes réinstallées demeure peu élevé au regard des besoins internationaux. Le Brésil doit traiter la question du financement de ces programmes s’il veut en garantir la durabilité et l’expansion.
Le programme brésilien de délivrance de visas humanitaires aux réfugiés syriens et les efforts du pays pour reconnaître leurs qualifications pourraient offrir des enseignements pour la protection et l’intégration des réfugiés dans l’ensemble de la région.
À peine une année après la mise en place du plan uruguayen de réinstallation pour les réfugiés syriens, les familles réinstallées ont annoncé qu’elles souhaitaient quitter leur pays d’accueil. Les attentes n’ont pas été concrétisées.
En 2014-15 le HCR Équateur a élaboré, à l’aide de trois dimensions principales d’intégration locale, à savoir juridique, économique et socioculturelle, un indice afin de mesurer le degré d’intégration des réfugiés dans leur pays d’accueil.
Les États d’Amérique sont confrontés à des défis complexes pour réagir aux mouvements de population provoqués par des catastrophes, que leur déclenchement soit soudain ou lent. Un nouveau guide régional présente des pratiques et des mesures pour contribuer à répondre aux besoins de protection des personnes déplacées par des catastrophes au-delà des frontières.
Il faudrait étendre les efforts déployés en vue de l’adoption d’un accord régional sur la migration en Amérique du Sud, et ce, afin de reconnaître et protéger les personnes déplacées pour des raisons environnementales.
En cas de catastrophes, les populations des petits États insulaires en développement sont particulièrement exposées au risque de déplacement. Les gouvernements dans les Caraïbes et la région du Pacifique doivent de toute urgence prendre des mesures supplémentaires en matière de gestion et de prévision des risques, plutôt que de se concentrer presque exclusivement sur la réponse a posteriori et la réinstallation.
Les propositions émises par l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) en faveur d’une citoyenneté sud-américaine offrent d’éventuelles solutions alternatives pour protéger les personnes déplacées de l’intérieur et les réfugiés de la région.
Alors qu’ils travaillent à l’adoption d’un Pacte mondial sur les réfugiés, les États mettent actuellement en œuvre le Cadre d'action global pour les réfugiés. Comment les parties prenantes à cette mise en œuvre, y compris les nouveaux acteurs, peuvent-elles concrétiser le plus efficacement possible cette approche collective des grands mouvements de réfugiés ?
En vue d’apporter une meilleure réponse au déplacement, nous devons adopter une perspective à moyen et long terme, enracinée à la fois dans les principes du développement et de l’humanitaire.
La crise des réfugiés rohingyas s’est transformée en crise régionale. Les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) doivent renforcer leur coopération au niveau régional afin d’offrir une meilleure protection aux réfugiés de la région.
Dans les pays de premier asile, de transit et de destination, ce sont de plus en fréquemment les villes et les centres urbains qui absorbent les réfugiés. Nous devons examiner ce qui se passe au niveau local pour mieux comprendre l’intégration urbaine en tant que processus partagé tout autant par les réfugiés que par les communautés qui les accueillent.
Les demandeurs d’asile déposant une demande au motif de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre doivent souvent essuyer un refus injuste. De nouvelles directives de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada prennent des mesures admirables en vue d’améliorer l’évaluation des demandes, offrant ainsi un modèle aux praticiens du monde entier.