Migrants disparus

Publication prévue en février 2021

Dernier délai pour la soumission d’articles : 2 novembre 2020

L’équipe de RMF a décidé de publier un mini-dossier (un recueil de 3 à 5 articles) consacré aux migrants disparus.

Les décès extensivement commentés dans les médias qui surviennent le long « de la route méditerranéenne » menant à l’Europe ont attiré l’attention sur le nombre de personnes qui périssent au cours de traversées maritimes dangereuses et ont également mis en lumière la difficulté de savoir combien de personnes meurent sans être détectées pendant ce voyage ou d’autres en quête d’un refuge, notamment sur des parcours moins signalés, comme par exemple à travers le Sahara. Les circonstances dans lesquelles des personnes déplacées disparaissent à travers le monde sont ombreuses et différentes, que ce soit au moment d’initier un déplacement ou en mouvement, y compris dans des camps de réfugiés ou des centres de détention ; ces disparitions suscitent des degrés variés d’attention internationale mais elles ont  toutes en commun de soulever des questions sur les responsabilités morales et juridiques en cause (en ce qui concerne par exemple le suivi, le signalement ou la prévention) et sur ceux qui portent cette responsabilité. En outre, le rôle du trafic à des fins d’exploitation dans l’organisation de déplacements difficiles joue également une part importante dans ces questions de responsabilité.

Dans certains cas – comme en cas de conflits armés – le droit international humanitaire et des droits de l’homme protège le droit des familles de savoir ce qui est arrivé à ceux qui ont disparu, d’être réunies avec ces personnes si elles sont toujours vivantes et de pouvoir faire le deuil si elles ne le sont plus. Des cadres juridiques nationaux telles les lois nationales sur les personnes disparues peuvent contribuer à résoudre ce type de tâches. Toutefois et en toute probabilité le travail visant à localiser et identifier les personnes déplacées portées disparues exige une coordination au niveau international ou régional dont les résultats puissent entrainer des condamnations pénales ou apporter une contribution dans le cadre d’un processus de justice post-conflictuelle ou d’efforts de construction de la paix.  

Les familles de ceux qui sont portés disparus passent parfois des années ou des décennies sans savoir ce qui est arrivé à leurs personnes chères. Les conséquences pour ceux qui restent et n’ont pas de nouvelles peuvent entrainer des troubles mentaux ou des difficultés psychosociales spécifiques, une impossibilité d’accéder à des ressources ou de faire valoir des droits de succession et plus généralement peuvent porter atteinte à la cohésion sociale. De telles conséquences nécessitent un examen attentif ainsi que des ressources ; des interventions efficaces sont cruciales pour la coopération internationale, notamment pour la construction de la paix.

Les acteurs au niveau local, national et international recourent à différents mécanismes pour recueillir et utiliser des informations afin de « résoudre » des cas. Une assistance et une expertise techniques de cet ordre ainsi que les données correspondantes qui en résultent peuvent également servir d’autres objectifs et notamment être utiles à des fins de plaidoyer pour convaincre de la nécessité de garantir un accès à des routes migratoires plus sûres, demander la résolution des conflits ou défendre la mise en place de processus plus efficaces, plus solides et mieux contrôlés de justice et de réparation.  Ces efforts ont souvent été menés par des membre de familles ou de communautés affectées en l’absence d’assistance de la part des autorités nationales ou internationales mais dans de nombreuses autres circonstances les familles se sont trouvées elles aussi dans l’incapacité d’agir, notamment lorsque leurs proches disparus étaient des réfugiés ou qu’elles se trouvaient elles-mêmes dépourvues de statut juridique.     

Nous cherchons des articles concis, pertinents, ancrés dans la pratique et stimulants qui présentent une réflexion, des enseignements ou des pratiques optimales et dont la pertinence et la portée dépassent le cadre singulier. Les éditrices en chef de RMF recherchent tout particulièrement des propositions d’articles (émanant de communautés touchées par cette problématique, de défenseurs des droits, de praticiens, de politiciens et de chercheurs) qui reflètent des expériences et des opinions diverses et tentent d’apporter une réponse à des questions comme les suivantes :

  • Quelles sont les difficultés rencontrées pour identifier et retrouver des migrants disparus et pour recueillir des informations sur les circonstances dans lesquelles ils ont disparu ? Quel est le rôle de l’expertise médico-légale à cet égard ?
  • Quels sont les conséquences juridiques, économiques et sociales auxquelles se trouvent confrontés les proches de migrants disparus, et comment est-il possible d’atténuer l’effet de ces conséquences ?
  • Quelles sont les méthodes d’estimation et/ou de mesure qui ont été développées pour combler le manque de connaissances, et comment ces méthodes peuvent-elles être utilisées pour améliorer la protection des personnes qui se déplacent en quête de refuge ?
  • Existe-t-il des modèles efficaces facilitant la coopération entre États dans les cas de disparitions impliquant des juridictions multiples ? Quels peut être le rôle des organes non-étatiques dans ces types de modèles ?
  • Quelle est l’efficacité des cadres juridiques nationaux liés à la disparition des personnes lorsqu’il s’agit de détecter et suivre la disparation de migrants forcés ?
  • Quelles sont les implications de la disparition des personnes déplacées sur les politiques traitant de la sécurité du transit et de l’accès à l’asile ?
  • Existe-t-il des exemples de bonnes pratiques concernant l’information des familles sur la localisation et le sort de ceux et celles qui ont disparus, si oui, quelles sont-elles ? 
  • Quels enseignements peut-on tirer du rôle joué par les individus, les familles et les communautés locales en matière de localisation des personnes disparues, de plaidoyer et de travail sur les réparations ?

 

AVANT DE RÉDIGER VOTRE ARTICLE : si vous êtes intéressé et souhaitez contribuer un article à la Revue, merci de prendre contact avec les Éditrices en chef, fmr@qeh.ox.ac.uk, pour décrire en quelques phrases le sujet sur lequel vous vous proposez de rédiger un article pour que nous puissions vous renvoyer des commentaires et vous indiquer si votre proposition correspond à ce que nous recherchons.

AU MOMENT DE RÉDIGER/SOUMETTRE VOTRE ARTICLE : veuillez tenir compte de nos consignes à l’intention des auteurs que vous trouverez en cliquant sur : www.fmreview.org/fr/ecrire-pour-rmf  et vous assurer que votre article remplit bien les différents critères qui y figurent. Les articles qui ne sont pas conformes aux conditions de soumission ne pourront pas être acceptés.

Merci de prendre note : nous demandons à tous les auteurs qui écrivent pour RMF de veiller tout particulièrement à la pertinence des réponses qu’ils apportent à l’égard de la situation des personnes en situations de handicap, des personnes LGBTIQ+, des personnes âgées et de tous les autres groupes présentant des vulnérabilités spécifiques sans oublier, chaque fois que possible, d’inclure une dimension de genre à leurs articles. Nous leur demandons également, le cas échéant, de se préoccuper de l’impact climatique dans leur analyse et leurs recommandations.

Même si nous recherchons de manière générale des exemples de pratiques et d’expériences positives et reproductibles associés à une analyse solide et approfondie des questions en jeu, nous invitons également les auteurs à examiner les difficultés et/ou les échecs : c’est-à-dire à s’interroger sur ce qui a, ou n’a pas, fonctionné comme escompté et à se demander pourquoi ?

Nous avons à cœur de rendre compte des expériences et des connaissances des communautés et des individus directement affectés par les questions abordées. Si vous êtes en mesure de suggérer des noms de collègues ou de représentants de communauté qui pourraient avoir envie de contribuer, n’hésitez pas à nous envoyer un mail ; nous sommes tout à fait disposées à travailler individuellement avec les auteurs pour les aider à développer un article car nous tenons tout particulièrement à refléter la perspective des personnes déplacées dans la Revue.

Dernier délai pour soumettre votre article : lundi 2 novembre 2020

Longueur maximum : 2500 mots.