Économies, travail et déplacement

Ainsi qu’un court dossier sur la protection sociale

À paraître en juin 2018

Date limite de soumission des articles : lundi 5 février 2018

L’activité économique, au sens le plus large du terme, est l’un des aspects fondamentaux de la société humaine et de l’activité humaine. Lorsque des personnes sont forcées de partir de chez elles par un conflit ou d’autres circonstances, elles doivent aussi généralement abandonner leur activité économique et leurs moyens de subsistance. Quand elles arrivent dans leur nouveau lieu de vie, elles ne sont pas toujours en mesure d’exercer une activité économique ou elles n’y sont pas autorisées ; les conséquences de cette réalité socioéconomique vont bien au-delà du besoin (ou non) d’assistance.

Alors que le nombre de personnes déplacées dans le monde a connu une augmentation constante ces dernières années et que la durée du déplacement continue de s’allonger, des pressions politiques aiguës sont apparues dans de nombreux pays. Certaines initiatives récentes, notamment le Cadre d'action global pour les réfugiés, mais aussi des initiatives d’échelle plus locale témoignent de l’intérêt à trouver des « solutions » pouvant à la fois atténuer les problèmes considérés comme afférents aux flux de déplacements et réduire les besoins de financement pour l’assistance.

On entend souvent dire que l’impact des réfugiés peut être relié à des opportunités de développement et non pas seulement à leurs besoins humanitaires. Bien souvent, les personnes déplacées apportent avec elles des compétences et une certaine expérience mais elles ne sont pas toujours en mesure de les mettre à profit pour subvenir à leurs besoins ou contribuer à la société qui les accueille, que ce soit dans l’immédiat ou à plus long terme. Cette situation présente deux aspects : le premier, plus restreint, se rapporte aux possibilités d’emploi et de revenus pour les personnes déplacées ; le second, plus large, se rapporte à la place des personnes déplacées dans le cadre économique général de leur nouveau lieu de vie. C’est à propos de cette réalité complexe que ce numéro de RMF cherche à apporter des informations et soulever des questions.

Ce numéro inclura également une section portant plus spécifiquement sur la protection sociale dirigée par les réfugiés, dont les initiatives qu’ils mettent sur pied et dirigent en vue de promouvoir le bien-être, le développement communautaire, le plaidoyer et les moyens de subsistance.

Ce numéro de RMF fournira une tribune permettant aux praticiens, aux militants, aux responsables et aux chercheurs de partager leurs expériences, de discuter des perspectives et d'émettre des recommandations. Les rédacteurs en chef de RMF recherchent en particulier des articles orientés sur la pratique, reflétant des opinions diverses et variées, qui répondent à des questions telles que celles-ci :
 

  • Par quels différents moyens les personnes déplacées participent-elles à l’économie du lieu où elles sont elles-mêmes déplacées ?
  • Comment les économies locales influencent-elles l’arrivée, la présence et le départ des personnes déplacées ?
  • Quel est l’impact de la politique d’un pays d’accueil relative aux réfugiés sur son développement économique ?
  • Comment la pleine application du droit du travail varie-t-elle selon les contextes, et quelles en sont les conséquences ?
  • Comment est-il possible de créer des opportunités commerciales et d’autres types d’opportunités économiques pour les personnes des communautés d’accueil et déplacées ?
  • Quelles mesures sont prises pour mieux reconnaître les qualifications professionnelles des personnes déplacées afin de les aider à accéder et participer au marché du travail et contribuer autant que possible à la société d’accueil ?
  • Quelle est l’importance de l’économie « interne » parmi les personnes déplacées, par opposition à l’économie « externe » avec la société d’accueil ?
  • Dans le contexte de la croissance de l’économie numérique, et alors que les opportunités économiques sont moins dépendantes d’une location physique, comment ce contexte aide-t-il les personnes à poursuivre une activité économique même en déplacement ?
  • Le fait de donner priorité au droit de travailler et à l’accès au marché plutôt qu’à l’assistance humanitaire se traduit-il par un soutien disproportionné en faveur des hommes, en désavantageant parallèlement les femmes et les personnes moins aptes à travailler ?
  • La capacité des personnes déplacées à participer à l’économie pourrait-elle permettre aux agences et au gouvernement de se soustraire à leurs obligations en matière d’assistance humanitaire ? S’agit-il d’une solution de nature tout autant politique que pratique pour les personnes déplacées ?
  • Quels sont les facteurs qui ont récemment incité la communauté internationale à porter son attention sur les économies des réfugiés, et quels sont les meilleurs moyens de les exploiter ?
  • Quels rôles les organisations humanitaires traditionnelles devraient-elles jouer dans l’économie du déplacement ?
  • Quels avantages apportent les personnes déplacées, et au bout de combien de temps ?
  • Quel est le rôle des transferts de fonds et, plus généralement, de la relation avec la diaspora dans la vie économique des personnes déplacées ?
  • Obtenir le droit de travailler et l’accès au marché du travail permet-il de garantir l’autosuffisance ?
  • Comment les systèmes d’asile et les employeurs pourraient-ils mieux aider les personnes déplacées à s’intégrer en leur fournissant des possibilités d’emploi ? Certaines entreprises montrent-elles l’exemple dans ce domaine ?
  • Sous quelles conditions est-il possible d’atteindre « l’autosuffisance des réfugiés » ? Quels sont les principaux obstacles à cette réalisation ?
  • Quelle est l’expérience historique des interventions économiques et d’autosuffisance dans les situations humanitaires ?
  • Comment les réfugiés eux-mêmes perçoivent-ils la notion d’autosuffisance ?
  • De quelle manière les normes culturelles, notamment en ce qui concerne les rôles associés au genre, influencent-elles la vie économique des personnes déplacées ?
  • Quel rôle les activités économiques jouent-elles dans la protection ?
  • Au-delà des aspects économiques, y a-t-il d’autres aspects indispensables aux concepts d’autosuffisance et d’absence de dépendance ? Si oui, comment est-il possible d’intégrer ces autres aspects aux programmes économiques ?
  • Dans quelle mesure les sources de sécurité des réfugiés et des PDI (y compris, mais sans s’y limiter, la sécurité économique) sont-elles dérivées d’initiatives de protection sociale mises en place et dirigées par d’autres réfugiés et PDI ?
  • Que savons-nous de l’évolution de la protection sociale dirigée par les réfugiés, par exemple en réponse à des événements et des politiques qui exacerbent la vulnérabilité des réfugiés et des PDI ?
  • Comment ces initiatives de protection sociale dirigées par des réfugiés peuvent-elles éclairer de manière constructive les politiques et les pratiques, y compris celles qui portent sur les moyens d’existence économiques ?

 

Bien entendu, nous recherchons des exemples de pratiques et d’expériences utiles et reproductibles ainsi que des analyses solides des questions en jeu. Cependant, nous invitons également nos éventuels contributeurs à examiner les difficultés et les échecs : qu’est-ce qui ne fonctionne pas ou n’a pas fonctionné comme prévu, et pourquoi ?

Nous avons particulièrement à cœur de refléter les expériences et les connaissances des communautés et des individus touchés directement par les problématiques soulevées. Et nous rappelons aux auteurs que RMF souhaite inclure des articles adoptant une approche ou une analyse basée sur le genre.

Longueur maximale : 2 500 mots.
Veuillez noter que l'espace est toujours très précieux dans RMF, si bien que les articles publiés sont généralement plus courts que cette longueur maximale. Si votre article est accepté, il est possible qu'il soit condensé avant d'être publié, mais nous vous consulterons avant de confirmer toute modification.

Date limite de soumission des articles : 5 février 2018

Si vous souhaitez contribuer, veuillez envoyer un courrier électronique aux rédacteurs en chef sur fmr@qeh.ox.ac.uk pour leur faire part de vos idées d’article. Si vous désirez suggérer le nom de collègues ou de représentants de communautés qui souhaiteraient peut-être contribuer, n’hésitez pas à nous envoyer un e-mail ; nous serons heureux de travailler avec ces personnes pour les aider à rédiger un article complet et nous avons particulièrement à cœur de refléter les perspectives des personnes déplacées dans notre magazine.

Si vous envisagez d'écrire un article, veuillez d’abord prendre connaissance de nos Directives pour les auteurs sur www.fmreview.org/fr/ecrire-pour-rmf.