Mini dossier spécial – vers une compréhension et un traitement des causes fondamentales du déplacement

Sortie prévue en octobre 2019

Date limite de soumission des articles : mardi 28 mai 2019

Un nombre de plus en plus important de situations de déplacement sont des situations prolongées, ce qui est dû en partie à l’absence d’une véritable volonté politique de s’attaquer aux causes fondamentales du problème. Le Pacte mondial sur les réfugiés rappelle que « la prévention et la gestion d’importantes situations de réfugiés sont [...] des sujets de préoccupation majeurs pour la communauté internationale [...], nécessitant des efforts en temps voulu pour s’attaquer à leurs facteurs et déclencheurs, ainsi qu’une meilleure coopération entre les acteurs politiques, humanitaires, de développement et de paix ». Alors que les efforts pour comprendre et traiter les causes fondamentales du déplacement ne sont en aucun cas nouveaux, le Pacte, en insistant sur l’importance de la solidarité et des partenariats mondiaux fournit une opportunité pour redynamiser le débat et impliquer la participation de nombreux acteurs différents travaillant dans des secteurs et avec des mandats variés.

Toutefois, pour y parvenir, il est important que ces acteurs aient une compréhension à la fois plus profonde et plus harmonieuse de la manière dont nous conceptualisons « les causes fondamentales ». Alors que l’analyse a eu tendance à se focaliser sur les déclencheurs immédiats de déplacement (fréquemment étiquetés dans des catégories générales telles que violation des droits humains, conflit, catastrophe naturelle ou projets de développement), le déplacement est plus communément le résultat d’une combinaison de facteurs sous-jacents multiples qui se conjuguent souvent pendant des décennies.  

Une approche qui tente de traiter les facteurs contextuels qui précipitent le déplacement devrait également prendre en considération comment répondre aux besoins et aux motivations individuelles des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) et pourrait inclure une analyse des attitudes et des réponses, entre autres, face au risque, à la vulnérabilité, à la résilience et à la cohésion sociale.

Pour finir, il conviendrait de s’intéresser à la manière dont l’aide au développement est utilisée comme moyen pour résoudre les causes fondamentales du déplacement. En l’absence d’éléments comme la bonne gouvernance ou l’état de droit, par exemple, les interventions d’aide au développement risquent de ne pas empêcher le déplacement ou la poursuite du mouvement en avant ; la prémisse selon laquelle les interventions de développement pourraient à elles seules réussir à obtenir de tels résultats mérite donc d’être réexaminée.

Ce mini-dossier spécial tentera d’élargir notre compréhension collective des causes fondamentales du déplacement et cherchera à informer les discussions sur le thème protection et solutions qui auront lieu au cours du Forum mondial sur les réfugiés en décembre 2019. Les rédactrices de RMF recherchent des soumissions d’articles orientées vers la pratique, reflétant des expériences et des opinons variées tout en tentant de répondre à des questions telles que celles-ci :

  • Comment pouvons-nous forger la volonté politique et la persévérance nécessaires pour combattre les causes fondamentales, reconnaître les obstacles, et développer des solutions aux situations de déplacement prolongé?  
  • Comment les États et d’autres partenaires peuvent-ils faire un usage plus effectif des connaissances existantes, des cadres de protection et des outils pratiques pour appuyer la résolution des conflits, et quelles sont les données et les preuves complémentaires nécessaires pour fonder une analyse utile, complète et contextualisée des causes fondamentales du déplacement ?
  • Tout en reconnaissant que la responsabilité en matière de prévention et d’intervention doit rester du ressort des États, quels sont les rôles que peuvent assumer les groupes armés non étatiques, les organisations de la société civile, le secteur privé et les organisations intergouvernementales (humanitaires ou de développement) afin de mieux comprendre et traiter les causes fondamentales du déplacement, notamment en contribuant aux normes et standards internationaux acceptés par les États ?
  • De quelle manière l’aide au développement peut-elle parvenir à avoir un impact sur les causes fondamentales du déplacement, et comment ses flux, ses projets et ses priorités peuvent-ils y répondre de manière plus efficace ?
  • Qu’est-il possible d’apprendre des expériences de programmation menées localement et des initiatives communautaires de prévention des conflits et de construction de la paix pour attaquer les causes profondes et trouver des solutions durables au déplacement ?
  • Comment des politiques conçues pour aider les réfugiés et les PDI à renforcer leur résilience contribuent-elles aux efforts destinés à attaquer les causes sous-jacentes du déplacement forcé ?

 

Date limite de soumission des articles : mardi 28 mai 2019
(Attention ! Cette date limite est plus proche que celle des articles sur le thème principal du numéro).

Longueur maximale des articles : 2,500 mots.

Si vous souhaitez proposer une contribution, veuillez prendre contact avec les rédactrices en écrivant à fmr@qeh.ox.ac.uk pour leur soumettre les grandes lignes de votre projet AVANT DE LE RÉDIGER ; nous vous indiquerons alors si nous sommes intéressées par ce que vous prévoyez d’écrire et nous vous feront part de nos commentaires en retour et vous donnerons des conseils. Nous ne pourrons publier qu’un nombre très limité d’articles et ne voulons donc pas recevoir des soumissions qui n’auraient pas été discutées au préalable.

Veuillez noter que nous avons préparé une « liste thématique » qui regroupe la plupart des articles publiés à ce jour dans la Revue sur le thème « les causes fondamentales du déplacement », et qu’elle est consultable en ligne (uniquement en anglais). Merci de vous y référer pour éviter les articles faisant double emploi. (N’hésitez pas non plus à la communiquer à d’autres).

Vous trouverez des consignes plus complètes à l’intention des auteurs sur : www.fmreview.org/fr/ecrire-pour-rmf.

Nous demandons à tous les auteurs de considérer la pertinence des réponses qu’ils apportent en relation aux personnes en situation de handicap, aux personnes LGBTIQ+, aux personnes âgées et aux autres groupes en situation de vulnérabilités spécifiques et, de penser à introduire dans leurs articles une perspective de genre. Il va sans dire que nous souhaitons tout particulièrement rendre compte de l’expérience et du savoir des communautés et des individus touchés directement par les problèmes soulevés.

Alors même que nous encourageons la diffusion d’exemples de pratiques et d’expériences positives et reproductibles alliés à une solide analyse des enjeux débattus, nous invitons également nos contributeurs à se pencher sur les échecs et les défis rencontrés : qu’est-ce qui ne fonctionne pas ou n’a pas répondu aux attentes, et pourquoi ?