Le travail sur le développement forcé induit par les conflits se situe à un moment crucial, à un tournant. Il est temps d’opérer jusqu’au bout la transition et de reconnaître pleinement, dans le monde entier, que le défi du déplacement forcé fait également partie intégrante du programme de développement.
Pour s’attaquer aux causes profondes du déplacement forcé et apporter des solutions durables aux réfugiés, aux PDI et aux rapatriés, il est nécessaire d’acquérir une compréhension plus nuancée des moteurs de la violence et des transitions de la guerre à la paix.
Plus de trois ans après la cessation du statut de réfugié pour les réfugiés libériens, le programme d’intégration de la CEDEAO mis en œuvre en tant que solution durable pour les Libériens restés au Ghana montre ses limites.
Après la fin du conflit au Libéria et en Sierra Leone, l’établissement de partenariats qui se renforçaient mutuellement et incluaient les déplacés eux-mêmes a contribué à obtenir des résultats rapides et durables.
La perspective de paix s’accompagne de la nécessité de trouver des solutions pour tous ceux qui ont été déplacés pendant les 50 années de combat. Et il n’y aura pas de solution sans envisager dans leur globalité l’ensemble des facteurs qui affectent les PDI et les réfugiés.
La Banque mondiale apporte des qualités distinctives au rôle qu’elle peut jouer pour faire avancer la transition de l’humanitaire au développement, et elle étend considérablement son engagement vis-à-vis du déplacement forcé.
Il est payant de pouvoir, dans le cadre d’une intervention humanitaire, investir dans des interventions qui dépassent la simple réponse aux risques et aux besoins immédiats. Et cela est d’autant plus vrai dans le cas de l’autonomisation des femmes.
Les personnes âgées sont susceptibles d’être confrontées à des contraintes spécifiques en cas de déplacement, toutefois les solutions durables conçues par de nombreux États semblent suivre une approche unique « bonne pour tous ». La mise en œuvre de solutions transitoires mais réalisables pourrait au moins contribuer à atténuer certaines des difficultés socioéconomiques et psychologiques les plus défavorables que le déplacement impose aux plus âgés.
Face à la crise dans la région syrienne, la communauté internationale pilote une intervention intégrée alliant les aspects humanitaires, le développement et les pouvoirs publics.
Le développement a sa place dans la lutte contre les causes profondes du déplacement mais il ne constitue en rien une alternative aux mesures importantes qu’il convient de prendre dans les domaines de la politique étrangère, de la politique commerciale et de l'assistance humanitaire, ni aux responsabilités qu'il convient d'assumer aujourd'hui face à l'arrivée des réfugiés en Europe.
Alors que les familles de réfugiés n’ont pas suffisamment accès au travail et luttent pour survivre, il existe à travers le monde de nombreux déficits de compétences que les talents des réfugiés qualifiés pourraient aider à combler. La mise au point d’un système permettant aux réfugiés de postuler pour des emplois internationaux auprès d’entreprises multinationales pourrait offrir à un grand nombre d’entre eux une voie migratoire légale.
Engager les réfugiés dans le développement économique de la province d’Esmeraldas, en Équateur, permettrait non seulement de fournir à ces derniers des moyens de subsistance mais aussi de combattre l’idée reçue selon laquelle ils sont un fardeau pour la société.
L’initiative Solutions Alliance recherche des manières de mieux collaborer avec le secteur privé (qu’il s’agisse de petites et moyennes entreprises ou de sociétés multinationales) afin d’exploiter leur capacité à transformer les défis du déplacement en opportunités de développement.
En situation de déplacement interne, divers défis d’ordre politique, opérationnel, éthique et pratique compliquent notre compréhension, nos interventions en réponse à celles-ci et la mise en œuvre efficace de solutions.
Si le renforcement des capacités de protection est un succès, il peut contribuer à l’instauration de mécanismes d’asile menant à l’intégration locale.
L’approche normale en matière d’approvisionnement énergétique pendant les crises de réfugiés tend à s’enfermer dans une dépendance à l’égard de combustibles sales, dangereux et coûteux. Les solutions basées sur une énergie durable exigent un cadre de planification à long terme. Des opportunités permettent d’aligner la résilience énergétique et les objectifs en matière d’accès à l’énergie des pays d’accueil sur une écologisation des opérations humanitaires ainsi que sur des objectifs d’autosuffisance des réfugiés.
L’Ouganda a choisi de privilégier l’inclusion plutôt que la marginalisation ; au lieu d’obliger les réfugiés à rester dans des camps, l’Ouganda fait en sorte de garantir leur droit au travail, à l’éducation et à la liberté de mouvement.
Dans les sites d’installation de type camp, l’assistance orientée vers le développement apportée par les agences d’aide réussit à peine à améliorer les conditions d’existence.
En permettant aux personnes déplacées contre leur gré de faire entendre leur voix, les histoires orales constituent une méthode efficace pour les intégrer aux travaux et aux pratiques des professionnels recherchant des solutions face aux crises de déplacement.
Garantir aux réfugiés un accès à l’emploi permettrait d’atténuer les problèmes liés à une intervention principalement humanitaire. Les analyses de marché peuvent mettre en correspondance les carences dans le monde du travail et les compétences des réfugiés.
Les stratégies mises en place par les réfugiés Yéménites en Somalie s’appuient entièrement sur les réseaux sociaux et les liens culturels qui existent entre la Corne de l’Afrique et le Yémen. Alors que parallèlement les réfugiés somaliens qui rentrent du Yémen doivent trouver pour se réinstaller des zones plus sûres à l’intérieur de la Somalie.
Le gouvernement brésilien a décidé que les réfugiés peuvent bénéficier d’une allocation initialement instaurée pour aider les familles brésiliennes les plus pauvres.
L’impasse dans laquelle continuent de se trouver les personnes déplacées de la Vallée du Cachemire depuis 1989 est une conséquence involontaire des politiques antérieures. Pour les décideurs politiques, des dilemmes moraux apparaissent toutefois lorsqu’il convient d’opérer une transition pour passer de politiques « temporaires » préservant les communautés déplacées intactes dans des « zones sûres » à des politiques visant à trouver des solutions à long terme.
Alors même que le retour des réfugiés est officiellement comptabilisé comme un retour à l’intérieur des frontières du pays dont la personne concernée possède la nationalité, la notion de « chez soi » doit également être considérée en relation avec d’autres paramètres. Le genre et les relations familiales se recoupent avec toute une série variée d’autres facteurs en fonction de différentes expériences du retour.
L’offre de la Tanzanie d’octroyer la nationalité à quelques 200 000 réfugiés a suscité beaucoup d’attention et de soutien international. Reconnaitre les avantages et les failles de ce modèle pourrait potentiellement permettre de débloquer d’autres situations de déplacement prolongé ailleurs dans le monde.
L’intégration des réfugiés en Tanzanie pourrait servir de modèle pour élargir le cadre des solutions durables à l’échelle mondiale.
Les réfugiés peuvent apporter une contribution considérable à leur pays de refuge. Cependant, un appui juridique, structurel et politique est crucial pour renforcer cette contribution et optimiser les opportunités qui se présentent.
Les contextes soi-disant de stabilisation comportent des risques en termes de rapatriement, c’est pourquoi il est particulièrement important de maintenir une différence juridique et pratique entre rapatriement obligatoire et volontaire.
De vives aspirations nationalistes et de puissants intérêts particuliers entravent la coopération entre les communautés rakhine et musulmane, ainsi que la résolution du déplacement.
L’intégration d’organisations dirigées par des réfugiés en tant que partenaires d’exécution potentiels dans le cadre de programmes de développement est un moyen de mettre à profit les compétences des réfugiés, d’atteindre les réfugiés qui ne sont peut-être affiliés avec aucune organisation internationale et de tenter de combler l’écart entre le secours et le développement dans les situations de déplacement prolongées.
Au cours des trois dernières années, Solutions Alliance s’est progressivement imposée comme une initiative multilatérale visant à résoudre la prétendue division humanitaire/développement.
Dans le nord-est du Nigéria, un nombre considérable de personnes sont victimes de la pauvreté, de la dégradation environnementale et, plus particulièrement, de la violence de Boko Haram. La nécessité d’apporter nos connaissances et nos ressources collectives à un tel contexte est évidente. Alors pourquoi les actions en ce sens demeurent-elles si peu tangibles et comment nous y prendre pour faire avancer les choses dans la bonne direction ?
Étant donné le degré d'incertitude qui entoure les activités minières, on peut se demander si les pratiques de planification actuelles permettent de garantir une protection contre les risques liés au déplacement et à la réinstallation et si les pratiques de l'industrie sont compatibles avec le devoir de respecter les droits humains.
Fin février 2016, le Canada avait rempli sa promesse de réinstaller 25 000 réfugiés syriens. Toutefois cette initiative a mis très lourdement à contribution les services de réinstallation que les réfugiés reçoivent à leur arrivée, et soulève des questions quant à l’équité du traitement réservé aux autres réfugiés.
Les programmes de retour volontaire assisté renvoient souvent des femmes et des enfants dans des endroits où règnent l’insécurité et l’incertitude. L’analyse de cette pratique au Royaume-Uni met en exergue les problèmes qui lui sont inhérents et la nécessité de réexaminer ce type de programme.
De mauvaises procédures d’évaluation de l’âge peuvent avoir des conséquences dévastatrices. De nouvelles directives à l’intention des travailleurs sociaux en Angleterre se fixent pour objectif de garantir une évaluation plus juste, plus éthique et plus précise de l’âge des enfants demandeurs d’asile.
De nombreux facteurs sont à l’origine du récent volte-face de la Suède en matière d’asile, dont la préparation insuffisante du pays et les manquements des autres membres de l’UE à leurs responsabilités humanitaires.
Suite à l’adoption de la loi contre l’homosexualité en décembre 2013 en Ouganda, des centaines de personnes LGBT ont fui au Kenya en quête sécurité. Pour apporter une réponse efficace, diverses interventions doivent être menées en Ouganda et au Kenya.
Les réfugiés irakiens bénéficient d’un faible niveau de protection et d’assistance dans les pays voisins, d’autant plus que la plupart de ces derniers ne sont pas signataires de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Par conséquent, les réfugiés éprouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins, et à assurer leur sécurité.
En tant que pays non signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, le Liban n’accorde pas ce statut aux Irakiens, dont un grand nombre se retrouve en détention prolongée.
La communication d’informations est apparue comme une préoccupation particulière des résidents des camps en Thaïlande depuis ces dernières années, alors que les possibilités de rapatriement devenaient plus concrètes.