Le séisme de 2010 en Haïti a marqué l’entrée dans une ère nouvelle pour ce qui touche au rôle et au pouvoir de la technologie et des systèmes de communication dans le cadre des interventions en cas de catastrophes – tout particulièrement en ce qui concerne la manière dont les intervenants locaux les ont utilisés.
La communauté traditionnelle d’intervention en cas de catastrophe ne commence que maintenant à assimiler les changements énormes que les nouvelles technologies pourraient apporter à la gestion de l’information dans leur domaine particulier.
Les avancées des technologies de l’information et de la communication (TIC) offrent de nouvelles solutions à toute une gamme de difficultés opérationnelles rencontrées sur le terrain. Mais les fournisseurs de services de télécommunication de la communauté humanitaire sont-ils capables de suivre le rythme qu’imposent ces changements – et le rythme de la demande ?
L’utilisation des technologies nouvelles pour établir des systèmes d’alerte peut contribuer à réduire la vulnérabilité des populations face à la violence collective.
Une nouvelle initiative nommée « Mama: Together for Safe Births in Crises » (« Mama: Tous ensemble pour des naissances sans risque pendant les crises ») s’appuie sur les réseaux sociaux pour relier entre eux les travailleurs de première ligne dans le domaine de la santé maternelle dans les zones touchées par les crises, avec pour objectif de construire une communauté professionnelle de praticiens.
La conclusion récente d’un accord de partenariat stratégique entre l’UNHCR, le gouvernement du Luxembourg et le fournisseur de logiciels de communication Skype permet aux employés de l’UNHCR se trouvant dans des lieux difficiles de rester en contact avec leur famille et leurs amis. Les partenaires se demandent maintenant comment adapter cette technologie à l’usage d’autres organisations humanitaires.
Les technologies géospatiales comme l’imagerie satellite fournissent des moyens pour ‘atteindre’ des zones de conflit lorsque l’enquête sur le terrain être trop dangereuse, qu’une région est trop isolée ou que l’accès est interdit.
L’UNHCR a créé des bases de données de Suivi de Projet (Project Tracking) et de PDI couvrant toutes ses activités en Irak. Elles lui permettront de mener ses opérations plus facilement et avec moins de risques pour les parties prenantes, mais aussi de renforcer sa responsabilité comptable, ses capacités de supervision et sa transparence.
Le simple fait d’avoir accès à la technologie ne résout pas le problème de la communication entre les personnes déplacées et leurs familles.
Ushahidi est un instrument de cartographie à utiliser dans les situations de crise et auquel les travailleurs humanitaires peuvent recourir pour mieux cibler l’assistance.
Tirant profit de l’expansion de la téléphonie mobile et de l’internet, de nouveaux outils numériques peuvent aider les réfugiés à retrouver des membres de leur famille dont ils ont perdu la trace. La sécurité des données constitue un aspect fondamental de tels outils.
De nouveaux partenariats sont forgés pour encourager de jeunes ingénieurs à mettre leurs compétences au service des réfugiés.
Une plate-forme internet collaborative pour le partage d’informations démographiques critiques sur les personnes déplacées peut-elle améliorer l’exécution et l’intervention?
Les troubles politiques en Afrique du Nord ont entraîné une recrudescence de la migration irrégulière à destination de l’Europe et une augmentation des décès de migrants en mer. Pourtant, il n’existe toujours aucun cadre pour identifier ou dénombrer les personnes décédées.
Bien qu’il soit l’un des pays les mieux préparés aux catastrophes, le Japon n’a prêté que peu d’attention aux besoins de l’un de ses groupes sociaux les plus marginalisés après le séisme de 2011. Restriction de leur mobilité, appauvrissement accru et accès insuffisant aux informations essentielles: tel est le sort réservé aux réfugiés et demandeurs d’asile.
L’expérience semble indiquer que les approches opérationnelles humanitaires d’envergure semblent toujours se heurter à de nombreux obstacles lorsqu’elles cherchent à répondre aux besoins du nombre croissant de PDI et de réfugiés qui migrent vers les villes. Pour surmonter ces obstacles plus efficacement, il faudra agrandir l’échelle des opérations, élaborer de nouveaux outils et définir de nouvelles directives humanitaires.
Pour de nombreux réfugiés et autres migrants forcés, les violences sexuelles et sexistes ne prennent pas forcément fin après la réinstallation; pour certains, c’est même le moment où elles commencent.
Dans le cadre des relations complexes qu’entretiennent la migration forcée et la justice transitionnelle, la visite que vient d’effectuer la Commission kenyane vérité, justice et réconciliation à un site de réinstallation de réfugiés en Ouganda semble marquer une étape déterminante.
L’intégration locale, en tant que solution souhaitable de réinstallation pour les PDI, devrait susciter davantage de considération, particulièrement lorsqu’il s’agit de situations de déplacement prolongé. Des recherches récentes dans six pays en Afrique, en Europe et en Amérique Latine ont souligné une gamme de facteurs susceptibles de favoriser ou entraver l’intégration.